Chainsaw Man – Tome 7 à 11 | Un toutou au grand cœur

par Mystic-Falco

Troisième et dernier article pour ce premier arc de Chainsaw Man. Il est peut être encore un peu tôt pour affirmer que ce manga sera un futur classique, mais je mettrai ma main à couper tant j’en suis convaincu. Après avoir passé un peu plus d’un mois à découvrir et me délecter de cette œuvre écrit et dessinée par Tatsuki Fujimoto et édité en France aux éditions Kazé, il est grand temps de vous livrer mon avis sur les cinq derniers tomes de ce premier arc, à savoir du tome 7 à 11, et évidemment tout l’article est un spoiler complet.

Cette critique a été écrite suite à l’envoi d’un exemplaire par son éditeur.

Révélations et faux-semblants

Fujimoto n’aura de cesse que de me surprendre sur ces derniers tomes, entre les révélations et ce dont on pouvait se douter au sujet d’un personnage en particulier, tout semble avoir été bien réfléchi en amont et ce n’est clairement pas pour me déplaire. On sent une maîtrise complète de l’œuvre, au point ou tout devient extrêmement clair au fil des pages que l’on tourne, pour arriver à ce final des plus dantesques. Mais avant de vous parler de celui-ci, je dois vous faire une confession.

CHAINSAW MAN © 2018 by Tatsuki Fujimoto/SHUEISHA Inc.

Je m’étais arrêté au tome six, non pas parce que je connaissais la suite du récit, mais parce qu’il me semblait intéressant de me stopper là pour vous donner mon avis (ce qui a donné le deuxième article sur ce manga). Force est de constater que cet article qui se repose sur les cinq derniers tomes forme un tout. Il m’a été impossible de m’arrêter de lire, tant tout ce qu’il se passe était impressionnant, fort et complètement fou. Tous les personnages sont amenés à évoluer, généralement dans le bon sens, permettant ainsi une certaine une implication émotionnelle vraiment intéressante de la part du lecteur. Certes on peut aimer les idioties de Power ou de Denji, mais ils ne seraient rien, s’ils n’évoluaient pas un minimum.

C’est à ce moment précis, une fois que le lectorat s’attache de manière plus prononcée aux personnages, que l’auteur décide de rabattre les cartes de son récit. Il dévoile ainsi le véritable antagoniste de ce premier arc, et ce n’est pas le Démon-Flingue comme nous pouvions le croire, mais Makima, qui depuis le début, s’avère être le Démon-Domination. Fujimoto va également profiter de ce changement de ton narratif, pour tuer les personnages les plus proches de Denji. Un choix extrêmement fort et étonnant pour un shonen, ce qui d’ailleurs me pousse vraiment à reconsidérer le genre de ce manga.

Ce qui se dégage de ces différentes pertes pour notre héros, est un combat intérieur bien plus puissant que n’importe quel combat physique. Le plan de Makima a toujours été de briser Denji et comment le faire, pour un personnage qui n’a rien ? En lui donnant tout, un semblant de vie normal, avec des personnes proches de lui, semblables à une famille, prête à se sacrifier pour lui. Je dois bien l’avouer, autant les tomes précédents faisaient monter en moi une excitation certaine tant tout cette action complètement tarée en devenait jouissive, autant ce final m’a brutalement ramené à la réalité.

Une réalité brutale et violente

J’en parlais déjà lors de mon précédent article sur le sujet, Chainsaw Man est avant tout un récit sur l’amour. Qu’il soit amical, fraternel où basé sur l’idée que l’on se fait de l’amour en général l’idée est d’utiliser ce sujet universel pour dépeindre un récit violent, loufoque et improbable. C’est donc au travers des derniers chapitres de cet arc, appelé « Arc de la Sécurité Publique », que tout le message y est dévoilé. Entre la violence que l’on peut subir suite à une trahison, et à la perte des êtres qui nous sont chers, les dernières pages poussent Denji et donc le lectorat à reconsidérer la vie qui s’offre à nous. Non pas comme étant un simple passage qui, lorsque nous avons profité des bonnes choses doit s’arrêter, mais plus comme une chance de pouvoir évoluer et apprendre à autrui la valeur de la vie.

C’est un message extrêmement étonnant surtout lorsque l’on fait une rétrospective du récit. Au-delà d’une histoire loufoque d’un Démon-Tronçonneuse, Fujimoto souhaite proposer un récit avec une profondeur hallucinante, utilisant des thèmes forts comme l’amour, la dépression ou encore le deuil. Sans pour autant faire gagner tous les protagonistes, il pousse son héros à se dépasser et devenir pour l’arc suivant un mentor, ce qui promet encore une évolution intéressante à venir.

Malheureusement nous ne savons pas encore, quand débutera ce second arc de Chainsaw Man. Cependant nous savons déjà que la publication du manga passera du Weekly Shonen Jump au Jump +, et que Tatsuki Fujimoto a profité d’une pause pour écrire et dessiner Look Back, un one-shot qui sera disponible chez Kazé en mars 2022 et dont je vous parlerai très certainement. Il ne faut pas oublier l’adaptation de Chainsaw Man en animé qui devrait arriver sous peu, et à laquelle je consacrerai peut-être un article, si l’adaptation apporte assez de matière pour en écrire un.

  • Les tome 1 à 11 de Chainsaw Man, sont édités par Kazé France et sont disponibles en librairies. 

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