Butterfly Beast II – Tome 5 | Papillon de nuit

par Mystic-Falco

Il est toujours très difficile d’aborder une fin. Que ce soit la fin d’une saga cinématographique, vidéoludique, ou littéraire. Elles sont rares à être vraiment satisfaisantes. Pour autant, certaines sortent du lot, et proposent alors un voyage complet entre admiration, contemplation et satisfaction (promis, je ne cherche pas à trouver le nouveau titre du prochain film d’une saga vampirique). C’est ainsi que s’est conclu l’œuvre de Yuka Nagate, Butterfly Beast. Avec ses deux parties, la première se terminant en deux tomes, et la seconde en cinq tomes. Tous les tomes ayant eu son article sur le site, il est donc temps d’achever cette saga, avec le cinquième et dernier tome de l’arc Butterfly Beast II.

Cette critique a été écrite suite à l’envoi d’exemplaires par l’éditeur.

Une renaissance attendu

© 2012 NAGATE Yuka All rights reserved.

Avec ce dernier tome, nous pouvions nous attendre à une bataille épique entre le Shogun et les chrétiens, seulement toutes les batailles ne sont pas forcément à considérer comme quelque chose d’épique. C’est justement en prenant ce contrepied que Nagate nous propose un aspect plus psychologique, voir même mélancolique de la bataille. D’une façon très intelligemment écrite, elle ramène tous ces conflits à taille humaine. Nous rappelant ainsi qu’Ochô ainsi que les autres personnages de cette histoire ne sont que des pions. La vraie guerre se trame autre part, ici ce n’est qu’une bataille pour éviter que les choses s’embrasent. Seulement, en jouant sur l’ironie dramatique, l’autrice nous rappelle que malgré le mal que l’on se donne, certaines choses sont inévitables.

La mélancolie est sans doute ce qui résume le mieux Butterfly Beast. Entre Ochô qui, à cause de ses démons, n’arrivant pas à se défaire des hommes qu’elle a aimé, jusqu’à une évolution du personnage, qui lui coûte beaucoup. Cette guerre de religion qui finalement, ne mène qu’à la mort et à la destruction des peuples, et les autres personnages qui ont, eux aussi des arcs narratifs assez sombres, Butterfly Beast est ce qui se rapproche le plus d’une triste réalité. Pour autant, avec cette fin douce amer, nous en venons à croire à un avenir plus doux, mais il faudra faire des sacrifices et affronter des batailles et des guerres, que ce soit au premier degré des termes, ou bien de façon métaphorique.

Au-delà de ce récit, je ne m’attendais pas à apprécier à ce point cette plongée au cœur de l’ère Edo. Pour être tout à fait honnête, je ne connais rien à cette partie de l’histoire japonaise et j’ai l’impression d’en avoir appris beaucoup autour des différents conflits et de la façon dont ont été traité les femmes. La plus belle des surprises concernant cette découverte, c’est mon appréciation des récits de shinobi, lorsque je voyais ça de loin, je n’étais clairement pas attiré par de telles histoires et je pensais naïvement que je n’aimais pas ça. Butterfly Beast m’a prouvé le contraire, et surtout grâce à l’édition de Mangetsu pour ce manga, nous proposant ainsi de découvrir des œuvres complètement en dehors de ce que l’on peut lire habituellement, me pousse moi et ma curiosité à vouloir dénicher de nouvelles petites pépites comme ce récit à la fois épique, fabuleux et profondément humain.

  • Le tome 5 de Butterfly Beast II est disponible en librairie depuis le 7 septembre 2022.

Ces articles peuvent vous intéresser