Il y a plus d’un an déjà, je vous parlais de The Plot Tome 1, sous-titré 1974. Un récit qui m’avait tellement marqué, que je me sentais hanté par certains passages, tout en restant intrigué et admiratif de cette histoire. Loin des clichés de tout ce que l’on peut lire et voir ces dernières années dans le domaine de l’horreur. J’étais par ailleurs très enthousiaste d’apprendre que ce comics était réfléchi pour se dérouler sur deux tomes. Mais quid de ce deuxième et dernier tome ? Les révélations sont-elles à la hauteur des promesses du premier volume ? La famille Blane a-t-elle des choses à se reprocher, et si oui, pourquoi ? Et surtout comment les protagonistes vont-ils réussir à s’échapper de cette maison qui leur veut tant de mal ?
Cette critique a été écrite suite à l’envoi d’un exemplaire par l’éditeur.
L’art de perdre son lectorat
Tout comme le premier tome, The Plot tome 2, sous-titré 1674, pousse le·a lecteur·rice dans ses retranchements. Tout est extrêmement confus, non pas que ce soit mal écrit, mais tout est fait pour que nous ressentions un malaise constant lors de la lecture. C’est un travail assez compliqué à mettre en place tant cela peut être périlleux, mais les scénaristes Tim Daniel & Michael Moreci, ainsi que le dessinateur Joshua Hixson, ont tout mis en œuvre pour rendre l’ensemble compréhensible. Malgré ça, on en ressort assez bousculé. D’une case à l’autre, on peut passer du présent au passé, sans pour autant bien comprendre ce qu’il se passe. Pour m’aider à comprendre tous ces allers-retours, j’ai émis l’hypothèse qu’il s’agit surtout d’hallucinations, ce qui expliquerait tout. Mais ce ne sont que des suppositions, qui restent pour le moins le plus probables.
Derrière toute cette mise en scène horrifique, les hommages à des œuvres intemporelles sont légions. À commencer par la créature, qui fait irrémédiablement penser à la créature de Swamp Thing, mais aussi et surtout son histoire, qui me semblait loin d’être cliché dans le premier tome, mais qui s’avère finalement « déjà-vu ».
Les vestiges du passés
Alors oui, tout pouvait supposer à un passé sombre pour la famille Blane lors de la lecture du premier tome, et l’explication de tout ce malheur est apporté dès le début du second tome… Et quelle déception. C’est un ramassis de clichés, plus éculés les uns que les autres. On commence avec la problématique d’un père qui veut protéger sa fille et son village à tout prix, pour se faire, il va faire une offrande à la créature habitant les lieux, pour retrouver abondance et préserver sa fille d’un mariage qu’il n’aurait pas accepté. Pour couronner le tout, et surtout pour que la famille Blane puisse continuer à prospérer, ces offrandes doivent continuer à être faites à chaque génération de la famille, pour leur apporter tout ce dont ils ont besoin. Alors forcément, si un sacrifice n’est pas commis, la créature viendra chercher son dû et tuera le descendant Blane qui n’a pas répondu à l’appel.
C’est tellement dommage venant d’une œuvre qui partait aussi bien, que ce soit en terme de mise en scène que d’histoire, qu’elle vienne s’embourber dans de tels clichés. Fort heureusement pour le lectorat, le récit reste suffisamment bien écrit pour être divertissant et agréable à suivre.
Malgré ces quelques bons côtés, je reste un peu sur ma faim. The Plot avait tout un potentiel à explorer, pour nous apporter une nouvelle histoire intrigante et intéressante, notamment grâce à la mise en scène. Pour autant, tout reste finalement très classique. Cependant tout n’est pas à jeter non plus, ne serait-ce que le malaise que l’on peut ressentir en parcourant les pages de ce comics; ou encore la rapidité avec laquelle nous sommes poussés dans cette histoire, ce qui permet de ne pas ressentir d’ennui à aucun moment.
- Les deux tomes de The Plot, édité par Hi Comics, sont disponibles depuis le 18 mai en librairie.